AERIAL
PHOTOS OF THE BERLIN WALL Ostalgie |
Two
years before the fall of the East Berlin Wall ,Alain Guillou flew
over both sides to shoot these photographs Zwei Jahre bevor der Fall der OstBERLINER MAUER Alain Guillou über beide Seiten flog, um Fotographien zu schießen L'auteur a photographié le Mur de Berlin d'un hélicoptère coté est et ouest deux ans avant sa chute |
if you forget your past you lose your future ... |
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Segeltuchdruck geregelt
auf einem Holzrahmen und wie ein Anstrich lackiert. Bereiten Sie vor,
in Ihrem Wohnzimmer gehangen zu werden |
Canvas
print fixed on a wooden frame and varnished like a painting. Ready to be hung in your living room |
Tirage
sur toile de cotton vernie et fixée sur un cadre en bois façon
tableau prêt à exposer: Pas
besoin de cadre |
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#6946 Brandenburg Gate and Reichstag seen from the West |
#6960 Check Point Charlie |
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#6952 |
#1669 Close up on Brandenburg Gate from the West |
#6948 Check Point Charlie with East Berlin in the back ground |
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TEXT MADE AT THE TIME OF THE REPORT OCTOBER 1987 |
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Depuis 10 jours je suis à Berlin à attendre la possibilité de survoler la ville, le mur et de passer au-dessus de l'Est avec un hélicoptère de l'Armée de L'Air Américaine dans le but de réaliser un reportage photographique "Berlin vue du ciel". La première impression que l'on ressent en arrivant dans cette ville est une formidable volonté d'insouciance des gens qui vivent dans cette énorme "souricière de liberté". Un soir, à la tombée du jour, je suis monté sur une des collines maintenant verdoyantes mais faites après la guerre des débris de la ville. A l'Ouest, la ville s'illuminait peu à peu tandis qu'à mes pieds, le mur aveugle serpentait au travers des jardins, des champs et des routes. Balisé à chaque tournant par un mirador, il est longé par une série de fortifications antichars qui borde un no man's land de sable soigneusement ratissé et parsemé de pointes acérées. Ces défenses, des fossés en pente douce côté Est et verticaux côté Ouest, sont faites probablement pour empêcher les conducteurs de chars ... "d'envahir" l'Ouest ! ... Le vent du Sud soufflait en tempête et transportait avec lui des bruits de canons et de tirs en provenance d'un champ militaire d'entrainement situé à l'Est. Un souffle de guerre semble n'avoir jamais quitté cet endroit.
A l'Ouest le souvenir s'estompe au fil du temps qui passe. La présence du mur semble parfois s'amenuiser dans la mémoire et les gens peuvent ainsi vivre avec tous les jours. Le mur est là, parfois il traverse le jardin et on y pense le moins souvent possible. Pourtant Berlin reste une ville où règne une atmosphère étrange où se mêle la crainte, la résignation ou la révolte et toujours cette frénésie de vivre, de culture et de loisirs. Berlin est un ilot de liberté ancré au milieu d'un océan de totalitarisme, Berlin est une "prison dorée" .... Clap clap clap clap clap clap .... le rotor de l'hélicoptère qui décolle de "Tempelhof Airport" me rappelle tout à fait le film "Apocalypse Now". Les pilotes et l'équipage ont la même allure, la même attitude, un très fort accent américain et parlent dans l'interphone d'un langage bref efficace et dénué de tout superflus... ... il y a 2 minutes, une bande joyeuse de soldats américains m'a transmis sur un papier de message règlementaire l'annonce de la naissance de ma fille Melody ... - "Congratulations Sir! you are a father now"...... Melody naît 15 jours plus tôt que prévu/ ... tout mon petit monde va bien et l'hélicoptère me déposera dans 3 heures sur l'aéroport de Tegel au pied du vol d'Air France en partance pour Paris ... Avec la vibration caractéristique du vol vertical, notre horizon s'élargit et devant nous défile tout d'abord la vision aérienne une partie de la ville (ouest) appelée "Kreuzberg" qui se trouve en secteur américain . Très vite le mur est là sous nos pieds. Vu d'ici on dirait que le monde est coupé en deux par une immense cicatrice blanche. (La peinture blanche permet aux gardes sur leur stand de tir de mieux repérer les fuyards éventuels.) La visibilité est exceptionnelle. Le mur serpente d’un bout à l’autre de l'horizon. Du côté Est malheureusement enfoui dans un tapis d'arbres, et à peine visible de notre position nous distinguons "Le Jardin du Souvenir" ce formidable mausaulé où dorment les 22 000 soldats Soviétiques morts pendant la bataille de Berlin L' interphone de bord grésille : - "Pan Am flight in sight Sir !" (Un vol Pan Am en vue Monsieur !) L'hélicoptère pivote pour me permettre de suivre l'évènement symbolique de l'avion américain qui à quelques kilomètres survole l'espace aérien de l’Est. Frénétiquement je passe l'appareil/grand angulaire inutile à mon voisin pour le remplacer par le bon couple boitier/objectif et je commence à shooter ... - "Good shot!" (- Super photo ! L'évènement est intéressant ... |
Notre flânerie aérienne reprend. Sous nos pieds l'ancien QG de Himmler et de la Gestapo est maintenant un terrain vague où la nature semble vouloir enfouir sous l'herbe jusqu'au panneau du souvenir de l'horreur qui pendant un temps domina ce lieu. Le temps de faire une photo de Check Point Charlie Friedrichstrasse et nous dérivons doucement vers l'ancien ministère de l'Air de du Maréchal Göering situé immédiatement en bordure du mur et qui maintenant abrite un certain nombre de petits ministères de la DDR. Un peu plus loin, dans l'interphone de bord une voix signale l'ancienne Chancellerie et le bunker de Adolf Hitler. (Photo n° ***) Les allemands de l'Est sont en train de le démolir et vont édifier de nouvelles constructions à cet endroit. La porte de Brandebourg surgit dans mon champ visuel. Le sens photographique de Mike Brown notre pilote est formidable. Il n'y a presque rien à dire sur le positionnement de l'hélicoptère. Nous descendront seulement à quelques mètres du niveau des arbres. Le rotor de notre machine tangente complètement la ligne de frontière. Des gardes côté Est nous observent avec des jumelles. Se rendant compte que nous faisons des photos il de cachent derrière les colonne de la porte de Brandebourg. Le sol autour de cet édifice est aménagé de toutes sortes de dispositifs destinés à empêcher les gens de passer à l'Ouest. La politique de détente qui soit disant se développe à l'Est fait que maintenant l'on ne tire plus sur les personnes qui tentent de s'évader. Pourtant, un soir en me promenant près de la porte de Brandebourg j'ai entendu des explosions du côté du mur. Mais peut - être était- ce les pétards d'un farceur qui côté Ouest fêtait la détente à sa manière. Un chose fondamentale est effrayante à Berlin
plus qu'ailleurs où dans le monde des hommes d'idéologies
différentes sont faces à faces les armes à la main. A l'Est les gardiens du système sont là pour empêcher les habitants de la DDR de fuir leur pays. Ces gardiens sont des jeunes gens qui ont été "programmés" et entrainés comme probablement tous les militaires du monde. A l'Ouest, les forces qui veillent sur le monde libre répondent à la menace des armes par la menace des armes. Logique, évidente à laquelle s'opposent les pacifistes. Des deux côtés, des fusils, des missiles. Tant bien que mal l'équilibre s'établit. Mais il est bien fragile puisqu'à plusieurs reprises de part et d'autres des soldats ont été tués ou massacrés par erreur (patrouille américaine le ***), ou par dépit lors d'un accès de rage d'une population parfois excédée (monument au morts des soldats soviétiques en secteur Anglais ***) Chacun de ces accidents sont porteurs d'une crise qui peut s'élargir et prendre des dimensions incontrôlable.
L'exemple le plus récent est lors des championnats du monde asiatique ce match de volleyball au Koweit opposant les équipes de deux pays en guerre: l'Iran et l'Iraq. Avec quelle stupéfaction avec quelle émotion le monde entier n'a t-il pas assisté aux embrassades de ces sportifs après le match ? Par dessus ce mur qui encercle Berlin le dialogue sous toutes ses formes est une des principales valeurs de la sauvegarde de la paix entre les super puissances. Dans l'ile de Berlin repose la paix du monde
Qu’elle perte d’énergie, de vies sans parler du coût énorme dépensé futilement au lieu de l’utiliser pour la prospérité et le bien être de la population. Le Président Ronald Regean rappelant à
Mr Gorbatcheff sa politique de détente a mis se dernier au "pied
du mur" si l'on peut s'exprimer ainsi " Vous pratiquez la détente ? Prouvez-le nous en enlevant le mur de Berlin ... En Novembre 1987 au moment où j’écris ces lignes le mur est toujours en place… Copyright alain_@_guillou_com |
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Février 2011 J’ai le souvenir d’une discussion quelques années avant la chute du mur lors d’un diner à Marseille avec Armand Hammer (le fameux milliardaire rouge américain) Président d’Occidental Petroleum. En remettant un chèque de plusieurs millions de francs à Gaston Deferre pour la rénovation du Théâtre du Gymnase Hammer m’avait dit « vous verrez bientôt des évènements impensables jusqu’alors dans les pays de l’Est ». Armand Hammer acteur primordial dans l’ombre de l’histoire est décédé aujourd’hui et est probablement avec Gorbatcheff et Ronald Reagan l’un des principaux «ouvriers » de l’ouverture du Mur de l’Est. Il semblerait que Mickael Gorbatcheff ait entendu le commentaire de la fin de ce texte qui était en fait universel et celui de plusieurs millions d’humains de par le monde en favorisant les évènements qui ont amené le peuple allemand à se libérer du joug de la bêtise …. L’histoire se reproduit : n’y aurait-il pas un parallèle entre la chute du mur et la révolte des peuples du monde arabe ? |
Autres questions : à quand l’explosion de la dictature en Corée du Nord ou la paix entre amis juifs et arabes rendant inutiles ces autres murs de bêtise ? Et l’Ostalgie alors ? pourquoi ? on pourrait s’étonner de ce phénomène impensable … mais l'oubli ne serait-il tout simplement pas porteur de désastres ? Oublier son histoire c’est perdre son avenir. L’Ostalgie pourrait bien être un réflexe de préservation contre ces « démons » qui planeront encore longtemps sur la place de Berlin. Copyright alain_@_guillou_com |
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When
I flew over this wall I though human kind forgot the numerous totalitarian
walls of its history.
- “You are
crazy you will be shot down !” My daughter Melody
decided to be born that day just at the start of the flight. |
Please
allow me to say walls are in our mind. |