Goélettes l'Etoile et la Belle-Poule | Page: 7/9 |
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Jean-Claude Le Hoguillard son petit fils, ami d'enfance, m'expliqua son
histoire. Le père de Job mourut noyé à Islande et sa mère fût emportée
par le chagrin un an plus tard. Alors pour nourrir ses frères et ses sœurs,
Job décida lui aussi de partir à Islande et participa à toutes les campagnes
entre 1../../Images/bleuFonce.gif12 et 1../../Images/bleuFonce.gif20. Je me rappelle des sorties avec le Commandant Bernard Cadudal qui passionné de chants marins étalait un répertoire inépuisable de chansons de mer à hisser les voiles que bon nombre de nos ancêtres chantèrent afin de se donner du cœur à l'ouvrage pour manœuvrer leurs grands voiliers. Ces chansons en langue bretonne sont empreintes d'une nostalgie sans limite expliquant que la vie des pêcheurs d'Islande et autres marins de l'époque était une véritable existence de forçat. Les paroles content aussi la rude vie des femmes d'islandais parfois surchargées d'enfants à nourrir et à élever qui, 7 à 8 mois durant attendaient dans l'incertitude le retour de leur homme. Pouvons nous seulement imaginer alors les angoisses de ces femmes qui courraient sur les falaises scruter l'horizon, ne voyant point venir le bateau tant attendu. Par contre, il est facile d'imaginer en septembre la fête des retrouvailles sur les quai de Penn Poul après une croisière de retour de 8 à 12 jours … l'odeur des morues salées que l'on débarque, la ville qui s'emplit de la joie du retour, les pardons, les bals populaires, ces hommes rudes qui annoncent à leur femmes et leur enfant la quantité de morues à fond de cale… la cargaison pouvait atteindre quelques 83.056 morues (Goélette Alcyon 1../../Images/bleuFonce.gif11) ou encore La goélette Saint Anne ramena en 1922 quelques 81.403 morues. Les cafés de la ville ne désemplissaient pas. Après une escale chargée d'émotion dans le port de Paimpol nous sommes allés à Islande sur " nos goélettes " . Nous avons embouqué le passage entre l'Irlande et l'Angleterre, traversant les canaux des îles du nord de l'Ecosse. Une courte escale à Stornoway, et nous négocions une dépression qui, arrivant à point, nous amènera grand largue avec du vent plein les voiles et d'un seul bord en vue de la terre blanche. Sur la crête des vagues des Pétrels Fulmar volent sans cesse au ras de l'eau sans jamais donner un coup d'aile. Je suis fasciné par tant de précision et surtout de les voir exploiter la micro ascendance qui doit se trouver tout contre la pente de la lame …. des myriades d'oiseaux passent le long du bord émigrant vers une destination inconnue. |
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