Goélettes l'Etoile et la Belle-Poule | Page: 6/9 |
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Toujours sous le pont, et plus arrière encore, l'on trouve la soute à
voile et la coopérative du bord. Les goélettes sont l'aboutissement d'une
technologie de voiliers encore en usage de pêche au début du siècle dernier.
Leur gros avantage est leur qualité marine et une taille qui reste encore
au niveau de l'échelle humaine. Dans le gros temps les hommes et les bateaux
vivent à la même mesure. Leur système de hunier à rouleau très efficace
permettait d'éviter l'envoi d'hommes d'équipage dans la mâture . Il n'en est pas de même sur ces énormes trois ou quatre mâts barque ou pendant les tempêtes, les manœuvres prenaient parfois des proportions qui pouvaient dépasser les capacités physiques de tout un équipage réunit. Taillées pour la mer elle affrontèrent des tempêtes abominables. Seulement pour Paimpol le nombre de marins disparus pour une période d'environ 80 ans avoisine 2000 hommes emportés par les lames, mort à Islande au cours de divers naufrages ou échouages sur des côtes inhospitalières. Il faut se promener quelques kilomètres sur les plages avoisinant Dyrholaey, la pointe sud de l'Islande pour commencer à deviner et à comprendre quel dût être le calvaire de ces marins survivants à un naufrage pour tomber dans le piège mortel de l'épuisement d'une marche dans le sable sur des kilomètres de plage déserte contre un vent glacial tombant directement des glaciers. De nos jours encore il arrive que des personnes qui partent en randonnée par beau temps meurent de froid et d'épuisement à proximité d'habitations parce qu'elles négligent les conseils de prudence des autochtones. Le dernier appareillage des islandais de Paimpol remonte à 1935. Trois ans après la construction de l'Etoile et de la Belle-Poule à Fécamp. Deux bateaux partirent à Islande le " Butterfly " qui fit naufrage et la Glycine qui retournant à bon port heurta violemment le quai en manquant une manœuvre, clôturant ainsi à jamais … l'épopée des grandes pêches à Islande. A l'apogée de cette époque, la ville de Paimpol comptait une centaine de goélettes qui, partaient en février pour revenir s'amarrer dans ses bassins à la fin de l'été au mois de Septembre. Mon émotion fût grande lorsque la Belle-Poule en route vers Paimpol embouqua le passage à toucher le Mez Goélo…. j'observais du haut des enfléchures du grand mât où j'étais monté pour faire des photos cet endroit précis ou 42 ans plus tôt un petit gamin " pêchait " dans un canot vert avec un vieil homme de la mer… |
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